El Callejon de Hamel désigne une ruelle dans le centro Habana à Cuba. Elle est peinte et décorée depuis les années 90 par Gonzales Salvador, un artiste cubain d’origine allemande.
Sommaire
- 1 El Callejon de Hamel
- 1.1 L’entrée du Callejon de Hamel
- 1.2 La rue Callejon de Hamel
- 1.3 Un lieu très touristique
- 1.4 L’artiste Salvador Gonzales
- 1.5 Le Callejon de Hamel, hors des sentiers battus ?
- 1.6 Des références à la Santeria
- 1.7 Le quartier du Callejon de Hamel, un quartier authentique ?
- 1.8 Un sentiment sur le Callejon de Hamel
- 1.9 La fusterlandia, un autre lieu à voir
El Callejon de Hamel
La rue se trouve à deux pas de l’Université de la Havane. Un peu excentrée, la calle Callejon de Hamel peut toutefois faire l’objet d’une excursion à pied depuis le centre historique. C’est d’ailleurs une excellente occasion pour découvrir tout le centro Habana. Comptez une vingtaine de minutes de marche en moyenne.
L’entrée du Callejon de Hamel
Vous pouvez y pénétrer soit par la rue Aramburu avec son écriteau « Callejon de Hamel« , soit par la rue Hospital.
La rue Callejon de Hamel
On lit partout que la rue fait 2 ou 300 mètres, mais en réalité la partie décorée n’en fait que 120 ! Elle est très resserrée au début, avec ses petits bars et des décorations de chaque côté. Elle s’élargit ensuite pour s’ouvrir complètement sur la calle Hospital. Au-delà, le reste de la rue n’est plus décoré. La visite du lieu ne vous prendra pas plus d’une demi-heure.
Un lieu très touristique
Dès votre arrivée sur place, vous serez accosté par l’un des nombreux locaux qui s’improvisent guide. Il ne vous lâchera pas d’une semelle pour vous faire visiter les deux bars de la rue, la galerie souterraine où sont exposées certaines œuvres de l’artiste, et les autres décorations qui s’étalent de chaque côté des murs. Votre guide vous racontera très sommairement les origines et le sens des œuvres, des sculptures et des autres décorations visibles.
Des guides intéressés
À la fin du petit tour, il vous proposera son CD de musique pré-enregistrée pour 5 CUC. Bien entendu, le service de ces « guides » improvisés est officiellement gratuit. Mais ce n’est pas la gentillesse qui les pousse à vous accoster, mais bien la volonté et l’espoir de toucher des pourboires. On donne donc 1 ou 2 cuc pour le geste.
Des guides inévitables !
Après observation, on s’est rendu compte qu’aucun touriste ne traversait les lieux sans être sollicité par les locaux. Tous étaient malgré eux accompagnés.
Une fois qu’on a donné un pourboire au guide, un deuxième surgit et recommence le même discours. Il nous fait revenir sur nos pas pour retourner voir la galerie. Finalement, on a presque envie de fuir pour être tranquille !
L’artiste Salvador Gonzales
Une icône à la Havane
L’artiste lui-même habite le quartier, et il est là, assis devant le bar. Vous le croiserez sans doute. Le guide nous chuchote presque « regardez, c’est lui, c’est Salvador« , comme s’il s’agissait d’une icône intouchable, inaccessible et qu’il ne faut surtout pas approcher. Il est en tout cas une icône à la Havane. Dans les bars, vous pourrez voir tout un mur décoré de photos dans lesquelles ont le voit accompagné de stars comme Jimmy Page.
Salvador Gonzales, un artiste hors pair ?
L’artiste est internationalement reconnu par les aficionados. Il est reconnu pour son style afro-cubain, un mélange de surréalisme, de cubisme et d’art abstrait comme le rappelle Wikipédia. Critiquer un artiste reconnu par la communauté artistique internationale, c’est certainement passer pour un ignorant. On fait effectivement partie des personnes qui ne comprennent pas trop l’intérêt de certaines œuvres, et qui ne voient par exemple aucune beauté dans le fait de scotcher des baignoires ou d’autres objets du quotidien à un mur. On reconnait l’originalité, c’est amusant et photogénique, mais de là à parler d’œuvre d’art… on reste un peu sceptique pour notre part !
Le Callejon de Hamel, hors des sentiers battus ?
Le Callejon de Hamel est certes excentré par rapport aux autres attractions touristiques de la ville, mais ce n’est en aucun cas un lieu « hors des sentiers battus« . Le lieu figure dans tous les guides sur la Havane, et tous les locaux connaissent. Difficile de parler de sentier battu lorsque au bout de même pas deux mètres, on est sollicité par des pseudos guides et qu’on se sent indirectement obligé de payer la visite ! On est pris par la main quasiment du début à la fin et l’aspect « attraction touristique » est malheureusement bien là. Il est peut-être plus intéressant de visiter les lieux un vendredi, certains samedis du mois ou le dimanche, pour assister en même temps aux concerts ou aux cours de danse donnés sur place.
Des références à la Santeria
On trouve aussi de longues descriptions qui font le corollaire entre ses œuvres et la religion locale, la Santeria. Vous noterez sur place qu’une ancienne caisse ou une poussette repeinte, des cordes de piano ou des baignoires scotchées à un mur n’ont aucun rapport avec une quelconque religion. Il faut donc prendre un peu de recul et déceler la réalité de certaines élucubrations littéraires. Il y a d’après ce qu’on peut voir des références à l’univers de la Santeria, mais la plupart des objets nous semblent plutôt être des expressions artistiques improvisées.
Le quartier du Callejon de Hamel, un quartier authentique ?
On peut aussi lire ici ou là que le quartier du Callejon de Hamel est « authentique« .
Non, le quartier tout autour du Callejon de Hamel n’est pas plus authentique qu’un autre à la Havane. Si c’est la pauvreté que vous recherchez, allez tout au sud de la Habana Vieja du côté de la gare, au sud du Capitole autour de la rue Corrales, allez dans toutes les ruelles derrière le Barrio Chino !
Le quartier n’est pas plus sale, plus pauvre qu’ailleurs, les gens n’y sont pas plus authentiques qu’ailleurs. Le terme d’authenticité, volontairement repris par les agences de voyage pour faire vendre, n’a en réalité aucun sens appliqué aux voyages. Cela vaut aussi pour les gens et les lieux. Les gens ne sont pas plus authentiques parce qu’ils vivent dans la crasse ou loin des touristes !
Un sentiment sur le Callejon de Hamel
Une publicité exagérée
On sait que les guides et les agences de voyages sont capables de faire d’un endroit banal une merveille. C’est évidemment dans leur intérêt de multiplier les lieux « touristiques » d’une ville pour attirer les curieux. Entre les guides et les photos, tout est fait pourtant pour nous rappeler ou nous faire croire qu’on est dans un lieu exceptionnel. Pour nous en tout cas, cela a produit l’effet inverse ! Si on aime la précision, la finesse et les prouesses techniques, les sculptures et les peintures de l’artiste font plus penser à l’œuvre d’un débrouillard autodidacte qu’à un véritable artiste. C’est coloré, original, mais sûrement pas grandiose ni spectaculaire.
Des blogueurs un peu trop enthousiastes
De notre point de vue, la découverte de tout le centro Habana et parler avec les habitants en chemin nous semble bien plus intéressant que la visite du Callejon de Hamel en elle-même. Allez-y pour la balade. Préparez 1 ou 2 CUC pour le pourboire, mais ne vous attendez pas à quelque chose de grandiose. L’endroit serait certainement plus agréable à visiter s’il était totalement inconnu et donc désert. Les descriptions outrancièrement fausses et exagérées de voyageurs blogueurs un peu trop enthousiastes rendent les lieux un peu décevants. Certains blogueurs, d’après la description qu’ils font des lieux, font croire qu’ils ont découvert la perle rare. On rappelle encore que cet endroit figure dans tous les guides sur la Havane et n’a donc rien de secret !
La fusterlandia, un autre lieu à voir
Dans le même registre, il y a un autre endroit intéressant à découvrir à la Havane, la fusterlandia. C’est un ensemble de maisons (200 au total apparemment) décorées de mosaïques par José Fuster, un autre artiste international. Si vous avez un choix à faire, optez peut-être pour cette alternative qui semble moins encadrée !