Le Viaduc de Gokteik ou le train de la mort

Certains connaissent déjà le Viaduc de Gokteik, cette « route de la mort » en Birmanie, qui reflète les vestiges d’une présence coloniale un peu trop ambitieuse pour un pays perdu au beau milieu de l’Asie. 

Le trajet entre Hsipaw et Mandalay au Myanmar prend 6h30, et coûte 2750 KY en « Upper Class ». Sachez qu’en Upper class, vous ne serez entouré que de touristes et les sièges sont dans un piteux état. En prenant un billet classique, cela vous reviendra à deux fois moins cher, les sièges seront en bois et plus durs, mais le wagon local est beaucoup plus charmant.

Il faut prendre son billet juste avant l’arrivée du train, rien ne sert donc d’arriver trop tôt. Il n’y a pas vraiment d’entrée principale pour cette gare en arrivant de la ville, on traverse les rails, et le terrain peut être boueux en période de pluie. L’entrée officielle se trouve de l’autre côté.

Le viaduc de Gokteik

Les horaires du train Hsipaw – Mandalay

Voici les horaires du train Hsipaw – Mandalay :

Viaduc de Gokteik

Il faut être à la gare à 9 heures pour arriver, si tout va bien, vers 22 heures à Mandalay.

Viaduc de Gokteik

L’astuce pour gagner du temps

Vous pourrez descendre dès 16 heures environ à la gare de Pyinoolwin et prendre là un bus (mini van ou bémo ouvert) pour arriver plus rapidement dans l’ancienne capitale, plutôt que de continuer en train.

Selon les conseils de la gérante de notre guest house à Hsipaw, le train prenant une dizaine d’heures en tout, couper le chemin en descendant avant et en prenant un bus raccourcit la route de 3 heures. On arrive à 19 heures au lieu de 22 heures. Cela semble être une bonne idée et la plupart des touristes, sinon tous suivent cet itinéraire.

Vous le regretterez sûrement. Car ce que les gens appellent bus, c’est en réalité un petit bémo, ouvert : on est très inconfortablement assis, on se mange vent, froid et pollution pendant 3 heures. On a cru à une arnaque au premier abord, puisque arrivé à la gare, on demande le « bus station », on paye 3 000 kyats pour s’y rendre, et on arrive finalement le long d’une route ou attendent trois bémos. En regardant notre plan, on s’aperçoit que c’est bien ça le « bus station »…

On ‘subit’ la route pendant trois longues heures, après avoir payé une fortune comparativement au train, avec comme souvent en Asie un fou du volant, qui accélère, pile, double sans se soucier du confort des passagers à l’arrière. Au bout de deux heures, on aperçoit très au loin, la ville scintillant de mille lumières. Elle parait immense et très éloignée. En précisant votre adresse au complice du chauffeur qui reste à l’arrière pour récolter l’argent, le bémo pourra vous déposer dans la rue de votre hôtel.

Le trajet jusqu’au Viaduc de Gokteik

Pendant le trajet, les paysages sont magnifiques et dépaysants, comme à chaque trajet en train dans ce pays. Le train tangue comme un bateau sur une mer houleuse, il rase la végétation, si bien qu’on se prend régulièrement des bouts de branches ou brindilles cassées par le wagon, sur le visage ou le bras.
Il y a pas mal d’arrêts avant le viaduc, de petites gares non indiquées sur le plan, desquelles descendent et montent pas mal de touristes, comme quoi, on peut visiter la Birmanie hors des sentiers battus.

Viaduc de Gokteik
Viaduc de Gokteik
Viaduc de Gokteik

L’arrêt du train… et le viaduc de Gokteik

En fait, on le voit arriver, sur la droite, dans le sens HsipawMandalay, dans un large tournant. On traverse d’abord deux tunnels puis le train s’arrête un instant devant le viaduc.

Viaduc de Gokteik
Viaduc de Gokteik

Sur le pont, le train roule à peine à 5 km heure, et ne tangue plus. La fiabilité de la structure du pont n’étant apparemment pas sûre à 100%, le train roule le plus doucement possible, laissant ainsi le temps à chacun de mitrailler le paysage avec ses appareils.
Pendant environ 10 minutes, on roule à plus d’une centaine de mètres de hauteur, entre deux montagnes.. Sur la gauche, une rambarde tout du long, et sur la droite, absolument aucune barrière..
Les portes des trains restent accessibles et ouvertes. La sécurité dépend de vous. Si vous ouvrez la porte coté droit, rien ne vous empêche de tomber dans le vide. Il n’y a aucune protection entre le train et le vide, à peine 30 ou 50 cm de métal, au niveau des roues du train.
Le paysage est grandiose, la montagne ouverte sous nos pieds.

Gokteik Viaduc
Gokteik Viaduc
Gokteik Viaduc

Refaire le trajet en sens inverse

Une fois le viaduc passé, il est possible de descendre du train à la gare Gokteik et de repartir en arrière, pour revivre le trajet dans l’autre sens. Dans notre wagon, des Français, s’amusaient à faire plusieurs allers-retour pour obtenir les meilleurs clichés du viaduc sous tous les angles.

Viaduc de Gokteik
Viaduc de Gokteik

Le viaduc reste vraiment impressionnant et les sensations sont là!! C’est définitivement un trajet à faire en train plutôt qu’en bus.

  1. Merci pour ces précisions ! Cela a bien changé on dirait, maintenant on y voit souvent des pancartes incitant les locaux à être accueillant et gentil envers le touriste, comme pour dire « vous êtes le bienvenu ». Cela dit, d’après certains reportages (qui grossissent le trait à coup sûr), certaines régions sont encore comme vous le décrivez, très fermées au regard extérieur..

  2. J’ai fait ce voyage il y a longtemps et à l’époque il était interdit de faire des photos. Un soldat armé était placé dans chaque wagon et il ne regardait pas le paysage mais surveillait les quelques touristes qui voyageaient entre Hsipaw et Mandalay. Il était placé devant la porte ouverte du wagon et de cette manière il pouvait regarder l’extérieur et l’intérieur du train , donc impossible de prendre la moindre photo sans être vu, d’autant que les petits appareils numériques n’existaient pas et qu’avec mes deux moyens-format je ne passais pas inaperçu…

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